« L’agrobusiness est un vecteur de croissance durable et solide. »

Les études poussées et sa carrière à l’international dans un domaine aussi stratégique que les télécoms ne l’ont pas empêché de se lancer pleinement dans l’entrepreneuriat agricole. Il met en place un projet d’exploitation de 1500 poules pondeuses pour la production d’œufs à la consommation. Il fait partie des bénéficiaires du PDCEJ. Allons à sa découverte à travers l’entretien qu’il nous a accordé.

Qui est Amadou Gueye ?

Je suis sénégalais, Entrepreneur consultant depuis 2020 avec quinze (15) ans d’experience dans le secteur des télécoms avec une multinationale suédoise et une bonne connaissance dans le secteur du développement l’immobilier. Je suis titulaire d’une Maitrise en Economie et d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en Politique Economique et Gestion de l’Economie et je demeuré un passionné de l’agriculture et de l’élevage.

Est-ce facile pour un entrepreneur de votre trempe de tout abandonner pour se lancer dans l’entrepreneuriat agricole ?

Je ne peux pas dire que c’est facile mais avec la passion on reste motivé. Le besoin de me rapprocher de la famille, la passion et l’engouement pour l’agriculture et l’élevage m’ont poussé à me reconvertir dans ce domaine afin de mettre en place ce projet agropastoral et de m’y consacrer pleinement pour ajouter de la valeur et contribuer à la création d’emplois et de revenus. L’agrobusiness répond aux besoins impérieux de sécurisation alimentaire et de croissance économique.

Comment s’est fait la reconversion ?

J’ai toujours cru en ce secteur. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas pensé à un autre pour m’y reconvertir. Je peux dire que je l’ai préparé car même étant en expatriation je m’assurais d’injecter tant soit peu dans la ferme (mur de clôture, bâtiment d’habitation etc.) et de temps à autre je faisais de la culture d’arachide ou de haricots essentiellement pour nourrir mes moutons.

En quoi le PDCEJ vous appuie ?

L’appui du PDCEJ consiste à la mise en place d’un projet d’exploitation de 1500 poules pondeuses pour la production d’œufs à la consommation. Ça se passe plutôt bien, le plus important était de boucler un bon plan d’affaire et analyser les risques qui se trouvent dans le secteur et essayer d’y palier au maximum. Les phases d’initiation et de planning ont été bouclées, et en ce moment, nous sommes à la phase d’exécution qui se déroule normalement jusqu’ici. Cet appui a majoritairement contribué à la finalisation d’un bâtiment d’élevage pour l’acquisition des sujets de ponte et du matériel avicole, l’achat d’aliment d’élevage, les produits vétérinaires avant et pendant période ponte, les charges du personnel et frais divers nécessaire pour le bon déroulement du projet.

Décrivez-nous votre projet ? combien de personnes employez-vous ? Chiffre d’affaire

Le projet est constitué de deux (2) volets :

Pour le volet de l’élevage : Nous avons démarré avec l’aviculture compte tenu de l’existence du minimum d’infrastructure dans la ferme dont un poulailler de 100m² pour des poulets de chair et un poulailler de 264 m² qui abrite actuellement les poules pondeuses ; Ce volet emploie un technicien avicole, un ouvrier avicole en plein temps et un vétérinaire à temps partiel. Le chiffre d’affaire annuel est estimé à trente-deux (32.000.000) millions CFA.
1. Volet Agriculture
Pour le volet de l’agriculture, nous couvrons l’arboriculture et le maraichage avec environ 150 arbres fruitiers dont Manguiers, Papayers, corossoliers, cocotiers, grenadiers,
citronniers, avocatiers.
Pour le maraichage, nous avons prévu le Gombo, le concombre, la tomate et l’aubergine Le staff est composé d’un technicien agricole et d’un ouvrier agricole. Nous faisons un chiffre d’affaire annuel estimé entre cinq et six millions.

Quels sont les défis auxquels vous faites face ?

Les défis sont nombreux, mais je retiendrai trois (3) qui me semblent des urgences à financer. Tout d’abord, la problématique de la cherté des ressources en eau. La réalisation d’un mini forage faciliterait beaucoup les activités du projet.
Deuxièmement, c’est l’accès au crédit pour permettre de réaliser des extensions sur la volaille et éventuellement sur l’embouche bovine et la pisciculture.
Enfin, la résilience face au changement climatique.

Vos ambitions ?

Dans le court et moyen terme, je vois mon Start up pénétrer le marché de la distributioalimentaire en viande de bovins, ovins, volaille et œufs mais également en fruits et légumes. J’ose espère que des organismes comme le PDCEJ seront en mesure de m’accompagner pour me permettre d’atteindre ces objectifs.

Vos conseils à la jeunesse ?

Beaucoup de jeunes sont réticents à l’entreprenariat agricole et ou avicole et espèrent vainement les offres d’emplois bureaucratiques parce qu’ils considèrent le métier dans l’agrobusiness comme un métier sans prestige. Ils assimilent l’agriculture et l’élevage à la pauvreté alors que l’agriculteur ou l’aviculteur contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. Il va falloir faire comprendre aux jeunes que l’agrobusiness est un secteur potentiel d’emploi, générateur de revenus, mais aussi un vecteur de croissance durable et solide.

Aujourd’hui, les jeunes qui se lancent dans l’entrepreneuriat agricole bénéficient d’un soutien technique et d’un suivi pour augmenter les chances de réussite de leur investissement notamment avec des structures comme le PDCEJ.

 

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